Puy-l'Évêque

Edifié au sommet d’un éperon rocheux, le castrum du Puy (dérivé de puech ou pech, signifiant « colline ») tient son nom du relief naturel sur lequel il est implanté. Le positionnement de ce village fortifié, en surplomb
de la rivière Lot et à la croisée des principales voies de circulation reliant Moissac, Rocamadour et Cahors, en fait un poste stratégique et un lieu privilégié pour le développement du commerce.

À l’emplacement de l’ancien foirail, le belvédère offre un point de vue sur le cœur de la ville médiévale. À droite, la tour épiscopale occupe le point culminant de l’éperon rocheux. Sur un palier intermédiaire de la 1ère enceinte, se détachent l’imposant ostal de Lychairie Haute et à sa gauche le logis Renaissance de Lychairie Basse (16ème siècle), repérable à sa tour hexagonale.

Positionnée hors du castrum, selon une disposition classique du Midi. Initialement construite dans le style gothique méridional : nef unique ouvrant sur un chœur à chevet plat. Campagne d’achèvement à la du fin 15ème siècle : édification du clocher-porche et du portail flamboyant, et adjonction d’une échauguette à l’angle nord (visible depuis le cimetière). Suite à un effondrement de la toiture en 1876, l’actuel chevet à chapelles rayonnantes remplace le chevet primitif, selon les plans de l’architecte Emile Toulouse. Dans le chœur : vitraux historiés, réalisés par l’atelier toulousain de Louis-Victor Gesta.

Du 13ème au 17ème siècles, la fontaine du Mercadial alimentait l’hôpital du Puy (désormais disparu), dont la vocation était l’accueil des indigents et invalides. Ce quartier s’urbanise en 1845 avec le percement d’un grand axe commerçant : la Grand Rue.

L’actuelle mairie est bâtie en 1850 sur les vestiges de l’ancienne salle épiscopale, préalablement occupée par un couvent de Capucins au 18ème siècle. Symbole de l’autorité épiscopale, la tour romane enveloppée de contreforts est élevée au 13ème siècle, à l’initiative du comte-évêque de Cahors. Ses 4 niveaux d’élévation (23m) sont interrompus par le parapet sommital plus tardif. Le dernier niveau, pourvu de latrines (façade nord-ouest) et d’une cheminée, était sans doute affecté à l’accueil ponctuel de garnisons.

Le positionnement charnière de cette demeure entre le fort et le bourg traduit le statut particulier de ses propriétaires, vraisemblablement coseigneurs du Puy : la famille Ychier del Pech, dont la déformation du nom donna “Lychairie”. De son édification à la fin du 13ème siècle, le bâtiment conserve des fenêtres géminées, ornées de portraits des membres de la lignée.

Chapelle formée avant 1444 par le regroupement de deux maisons du 13ème siècle. Au 16ème siècle, la chapelle devient le lieu de réunion d’une confrérie de Pénitents bleus, lorsque ces dernières se multiplient dans le Midi. Ces confréries laïques participent à des actions de dévotion et de piété, dont ils sont les premiers bénéficiaires. Façade sud (rue des pénitents) fortement remaniée à la fin du 19ème. Clocher de 1910.

Ce linteau sculpté représentant un navire (15ème siècle) provient d’une porte de la ville basse détruite vers 1750. Son motif a été utilisé pour l’actuel blason de Puy-l’Evêque, officialisé en 1956. Ce quartier, cœur administratif de la cité, abritait des maisons de notables et le presbytère (édifice à tour ronde, à l’angle de la place).

Cet hôtel particulier a été bâti à la fin du 15ème siècle, dans un contexte de repeuplement du Quercy, suite à la guerre de Cent ans, entraînant l’implantation de nouvelles familles de gentilshommes. Selon le modèle caractéristique de la période, la tour d’escalier ronde intègre une porte d’entrée décorée de motifs récurrents de l’ornementation quercynoise : bâtons écotés (noueux) et moulurations croisées. Seules les mains enserrant le pinacle sont un motif unique.

Cheminement piétonnier entre la ville haute et la rivière, aménagé en 2016 à l’emplacement de maisons médiévales en ruine.

Vestiges du rempart et d’une porte donnant accès à la source Bourroubert. En longeant la rue des capucins, maisons médiévales construites à même l’éperon rocheux formant la seconde enceinte du castrum.

Au 17ème siècle, la rivière est aménagée par la construction d’écluses. Se développe alors le métier de marinier, dangereux et mal rémunéré. Cette maison à pans de bois, technique de construction peu onéreuse, marque l’entrée dans les quartiers industrieux.

Quartiers artisanaux et industrieux, percés au 19ème siècle par la rue de la Cale. Le nom des rues fait référence aux métiers qui y étaient pratiqués. Sont visibles : deux hôtels particuliers des 15ème et 16ème siècles, reconnaissables à leurs tours d’escalier rondes et saillantes.

Les différents niveaux d’enceinte du Puy ouvraient sur des portes fortifiées. La porte du Ramouneau, repérable à son arc brisé, est la seule conservée de la ville médiévale, marquant les limites de la ville basse. En longeant le ruisseau des Clédelles, points de vue sur le castrum.

Moulin à farine bâti au 17ème siècle sur des fondations du 13ème. Reconverti en tannerie de 1877 à 1930. Le nom “Pontonié” fait référence à la fonction annexe du meunier : passeur du bac. Cette embarcation légère, reliée à des filins, était le seul moyen de traverser le Lot avant la construction des ponts au 19ème.

Bordant l’ancienne place du marché, cette porte du 16ème siècle, richement ornée, témoigne de la fièvre bâtisseuse qui caractérise le Lot de la Renaissance. Elle arbore un décor librement restitué lors d’une restauration de 2008. Face à la porte, l’ancienne halle aux grains de 1841 est repérable à ses grandes arcades en plein cintre.