Pour Charlotte Dumas, notre degré d’humanité s’apprécie à la place que nous accordons aux animaux dans nos manières de vivre et d’habiter le monde. Le recul de leur présence dans nos sociétés affecte nos sensibilités et nos capacités empathiques. À travers la photographie et le film, l’artiste néerlandaise offre ainsi du temps d’attention, essentiel à ses yeux, à des animaux qui entretiennent des liens de collaboration et de compagnonnage avec l’espèce humaine. Depuis près de vingt ans maintenant, elle s’intéresse à ces espèces compagnes avec qui la philosophe Donna Haraway nous engage à co-écrire des histoires communes, aux perspectives partagées.
En 2011, elle parcourt les États-Unis pour retrouver les chiens-sauveteurs envoyés en première ligne sur les sites du World Trade Center et du Pentagone après les attentats du 11 septembre. Elle leur rend hommage à travers une galerie de portraits, de ceux que l’on a fait des pompiers, héros de ces événements tragiques. Au cimetière militaire d’Arlington à Washington, elle photographie et filme les chevaux qui, suivant une tradition toujours en vigueur, convoient les cercueils des héros de guerre jusqu’à leur dernière demeure. Dans le clair-obscur de la fin de journée, de retour dans leur stalle, ils dévoilent, au seuil de l’endormissement, l’intimité et la vulnérabilité de leur corps qui se relâche après une journée de labeur. Au nord de la Suède, encore, elle consacre un film à deux chevaux d’attelage : elle observe leur journée de travail, comme on pourrait le faire de deux travailleurs agricoles. Le bûcheron pour qui ils travaillent apparaît incidemment dans le cadre mais ce sont bien les deux chevaux qui constituent le sujet central du film. Chacune des œuvres de l’artiste suscite un émerveillement propre à la présence animale, en leur accordant le temps et la considération dont ils sont le plus souvent privés aujourd’hui.
Charlotte Dumas propose une exposition en deux temps, à Cajarc et Saint-Cirq-Lapopie, qui présente un ensemble des œuvres réalisées depuis quinze ans. Elle imagine également une œuvre nouvelle, qui associe le territoire du Lot et la région de Kyoto au Japon autour de la figure du cheval, le tout dans une scénographie inédite pensée par l’artiste. L’exposition se prolonge jusqu’à l’automne à la Maison des arts à Cajarc.
En partenariat avec Les Abattoirs – Musée Frac Occitanie Toulouse.
Vernissage le Samedi 29 juin à partir de 19h
Visites commentées tous les jours à 16h jusqu'au 01/09 puis tous les samedis à 16h
Les Dimanches en familles: 7 Juillet, 4 Août, 1er Septembre, 6 Octobre et 3 Novembre
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Fermeture entre 13h et 14h