Les photographies présentées ont été tirées à des années d’intervalle, dans des contextes variés, à des moments marqués par des préoccupations très diverses : des paysages du Tarn ou du Lot alternent avec des vues d’une abbaye en Bretagne, l’image d’un violon baroque ou d’une gorgone baignée de soleil dans un appartement parisien. En hommage à la librairie Livres, Books & Company, l’artiste y a joint des images de bibliothèques et d’escaliers qui ouvrent sur des ailleurs.
Toutes ces images sont le fruit d’un regard dont la singularité s’est affirmée discrètement, sans programme, en suivant quelques intuitions fortes : le besoin intérieur du recours à une pratique artisanale de la photographie, qui sera donc argentique ; la conscience qu’un aspect essentiel de ce travail se jouerait en ajustant manuellement le rapport de l’ombre et de la lumière, pour faire surgir des formes ou bien les effacer et laisser les images trouver leur bon équilibre, leur densité idéale.
Dans cet univers que Pauline Desramont a construit lentement, les ombres denses semblent être un accès au silence, ce trésor pour elle si convoité.
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