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Festival CinéDélices 2021 : « The Souvenir » – « La Croisade » – « Tre Piani » – « Rien à Foutre »

La 10e édition du festival du cinéma hédoniste, Cinédélices, se déroulera à Cahors du vendredi 1er octobre au mercredi 6, avec, petite fantaisie, une inauguration à la Villa Malbec la veille du début officiel du festival, le jeudi 30 septembre.

L’équipe de Ciné+, soutenue par celle du Grand Palais, a l’ambition de remettre de la joie et un peu d’insouciance dans notre quotidien cadurcien, à travers une programmation qui restera fidèle aux plaisirs de la vie : avec, notamment, outre de nombreuses avant-premières, la traditionnelle séance « Allons dîner au cinéma » – vendredi 1er – et ses échos gastronomiques, un hommage cinématographique et théâtral au personnage de M. Hulot sera rendu durant le week-end.

Programme

A 14h "The Souvenir" : de Joanna HOGG

Alors qu’elle sent éclore son ambition artistique, Julie, timide étudiante en cinéma, fait la connaissance d’Anthony, un homme charismatique mais instable. Contre l’avis de sa mère, elle se laisse entraîner dans une relation éprouvante, dont l’intensité l’engloutit au point de menacer ses propres rêves. Ce portrait d’une jeune femme, happée par un premier amour pendant ses années d’apprentissage, s’inspire indirectement du vécu de Joanna Hogg, ce qui confère à THE SOUVENIR PART I son caractère à la fois tendre et abrasif.

Le caractère autobiographique du film devient souvent une étrangeté plastique et narrative. Le grand soin donné aux plans, l’amplitude de certaines séquences font souvent contraste avec des ellipses, des ruptures, qui fragmentent le récit. On semble face à la difficulté que la mémoire a pour se reconstruire. Il y a une réelle incertitude dans la perception que Julie a des autres, de ce qui motive leurs actes, de ce qui motive aussi les siens. De fait nous sommes moins dans l’émotion que dans le partage d’une certaine incrédulité face à cette déchéance amoureuse : on cherche, on dissèque. L’empathie est là mais doit se contenter de ce que l’on comprend, un peu comme lorsqu’on console les pleurs d’un enfant qui ne sait pas encore dire où il a vraiment mal. Une part d’ombres que Julie cherchera à éclairer dans The Souvenir Part II…

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A 16h30 "La croisade" : de Louis GARREL

Abel et Marianne s’étonnent que leur fils Joseph ait vendu sa trottinette. Très vite ils s’affolent qu’il ait aussi vendu, sans pourtant qu’ils s’en soient aperçus, quantité de leurs objets chéris. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’il s’est associé à plusieurs centaines d’enfants à travers le monde pour financer un projet secret destiné à sauver la planète…

Épicure aurait adoré le film. Quand Joseph vide l’appartement parental de tout ce qui n’est pas utilisé, il ne fait jamais que mettre en œuvre un de ses préceptes du bonheur : se suffire de ce qui est utile – en évitant qui plus est à ses parents, de par sa discrétion attentionnée, toute souffrance par nature inutile. Et quand tous les enfants réunis réalisent – gardons cela secret – ce que les adultes prennent pour un mirage, ils sont dans la lignée de « la philosophie du jardin » initiée par le vieux sage ! Bien sûr, le film n’a pas été réalisé pour illustrer la philosophie antique. Cependant, en stigmatisant l’immobilisme incrédule du monde des adultes – qui se conduisent comme des enfants, irresponsables – et en mettant en action une assemblée de Greta Thunberg – qui se conduisent comme des adultes, responsables –, il s’agit bien de penser à ce qui est nécessaire à notre bonheur dans le monde : la Terre est l’avenir de l’homme. Beaucoup d’humour donc, dans ce film léger, mais en réponse à des questions inquiétantes qu’il serait lucide de ne pas laisser à la seule charge de la jeunesse.

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A 18h "Tre Piani" : de Nanni MORETTI

Une série d’événements va transformer radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre ensemble. Tandis que les hommes sont prisonniers de leurs entêtements, les femmes tentent, chacune à leur manière, de raccommoder ces vies désunies et de transmettre enfin sereinement un amour que l’on aurait pu croire à jamais disparu…

Il y a une « patte » Nanni Moretti, reconnaissable entre toutes. D’abord une manière de filmer, de monter, très souple, qui donne une réelle légèreté même à ce qui est pesant : dans le drame, il y a toujours le détail curieux ou décalé qui rend le monde respirable et l’avenir envisageable, plus optimiste ici que dans d’autres de ses films. Sa présence en tant qu’acteur ne peut se réduire à un souci d’égotisme : s’il est là, c’est aussi pour instituer un certain rapport de familiarité, de réalité, au monde qu’il expose. Et cette proximité marque beaucoup notre ressenti de spectateur. On partage avec lui son regard humaniste sur les personnages, et même quand on sent qu’il ne se fait pas trop d’illusions, on garde pour eux, avec lui, beaucoup de bienveillance. Ainsi, ce film étant un hommage aux femmes, à cette capacité toute féminine de résilience et de (re)conciliation avec le monde, pense-t-on immanquablement à tout ce que notre propre vie leur doit.

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A 21h "Rien à foutre" : d’Emmanuel MARRE et Julie LECOUSTRE

Cassandre est hôtesse de l’air chez Wing, une compagnie low-cost. Basée dans le cadre paradisiaque de Lanzarote, aux Îles Canaries, elle enchaîne les vols, enchaîne les fêtes, les amours sans lendemain. Elle rêve d’intégrer une compagnie prestigieuse, de s’alanguir dans les villes féeriques du Golfe. Une existence sans attache et aérienne, donc, mais pas forcément sans pesanteur…

Hôtesse de l’air est sans doute toujours un métier qui véhicule sa part de rêve : celui du voyage, de la légèreté, de la beauté, de l’insouciance, de la découverte. Un jour là, un jour ici, un troisième ailleurs… Carpe diem ! Il n’est pas certain, pourtant, que ce soit là le vrai motif du choix de Cassandre, quoi qu’elle en dise. Son hédonisme affiché révèle plutôt un quiproquo : profiter du jour présent n’équivaut pas à vivre au jour le jour, et le détachement épicurien affiché se mue rapidement en indifférence, précarité, en vanité même. La libération devient alors enfermement, isolement, soumission et il y a dans ce renversement des valeurs le constat d’un monde qui se dégrade, où le rapport entre les êtres se formalise et se désincarne. Un monde de faux prophètes et de sourires forcés.

tarifs
  • Général
    La place 8.5€
  • Tarif réduit
    Etudiants, chômeurs, minima sociaux, -18 ans, Ciné+ 7.5€
  • Tarif enfant
    - de 12 ans 5€
Période(s) & horaires

Localisation
Cinéma le Grand Palais
Place Bessières
46000 CAHORS
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