Évènement terminé Culturelle, Conférence

Pech Merle: « Le renne et l’Homme au Paléolithique récent : une relation durable »

En Eurasie du nord, les chasseurs-collecteurs nomades du Paléolithique ont fondé leur économie sur l’exploitation des ressources minérales et animales, destinée à l’alimentation et à la fabrication d’outils, d’armes, et d’objets d’art et de parure. Ils ont choisi les silex et les gibiers qui les intéressaient, ainsi que les lieux, saisons et stratégies d’acquisition, tout comme ils ont choisi la nature et les lieux de leurs habitats. Ainsi, les groupes humains ont organisé leur cycle annuel de nomadisme en tenant compte des conditions environnementales et de l’éthologie des grands herbivores, mais aussi en fonction d’autres considérations propres à chaque culture.En France, lors de la dernière période froide (il y a 30 000 à 15 000 ans), les animaux exploités étaient principalement des grands herbivores, parmi lesquels le renne (Rangifer tarandus). Il était l’animal le plus chassé par les groupes humains, qui récupéraient sur sa dépouille différents produits (viande, graisse, sang, peaux, tendons, os, dents, bois) et collectaient ses bois de chute. En revanche, s’il fut gravé, dessiné ou peint sur les parois des grottes et sur certains objets, ses représentations sont rares. La conférence présentera les nouvelles informations liées à la relation entre le renne et les sociétés en France lors de la dernière période froide du Paléolithique récent, en abordant quatre questions : Quelle était la place exacte du renne dans l’économie des sociétés et dans quel environnement fut-il chassé ? Quelles étaient les stratégies de chasse au renne et quels besoins traduisent-elles ? Comment son acquisition et son exploitation, ainsi que celle de ses bois, étaient-elles organisées à l’échelle de l’année ? Le renne était-il migrateur et les groupes humains étaient-ils nomades ? La question du statut symbolique du renne dans des sociétés sera également abordée.

Par Laure Fontana, préhistorienne et archéozoologue, CNRS et Université Paris Panthéon-Sorbonne.

En partenariat avec le Pôle d’Interprétation de la Préhistoire, Les Eyzies-de-Tayac. Laure Fontana étudie les sociétés du Paléolithique récent d’Europe occidentale, notamment celles qui ont vécu durant la dernière période froide en exploitant majoritairement le renne. Ses travaux portent principalement sur la mobilité des rennes du Paléolithique et l’économie des ressources animales, qu’elle étudie afin de reconstruire les cycles annuels de nomadisme et les environnements de l’ouest de la « steppe à mammouth ». Elle travaille principalement dans le sud-ouest de la France, et dans le Massif central où le cycle annuel de nomadisme des groupes était particulier. Elle a fouillé plusieurs sites et elle étudie actuellement les séries fauniques des grands sites comme La Madeleine et le Fourneau du diable. Elle a publié plusieurs ouvrages (2012, 2022, 2023) et divers articles, et elle enseigne sa vision de la préhistoire, de l’archéologie environnementale, et de l’archéozoologie à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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Centre de Préhistoire du Pech Merle
46330 CABRERETS
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